LE LIMES

Le Limes


Des palissades, des fossés, routes et murs, des tours de guet et véritables forts protégeaient l'Empire romain des attaques barbares. Je veux me concentrer sur la partie dite de « Germanie supérieure et de Rhétie », longue de quelques 550 kilomètres. Je ne suis pas historien mais la géographie est mon dada. Pour le simple plaisir de marcher et réunir en même temps histoire et géographie.

Une autre passion, celle des rivières et des lacs fait que je traverse à hauteur de Murrhardt (Bade-Wurtemberg) la ligne de partage des eaux Atlantique/Méditerranée. Autant de raisons pour se bricoler une randonnée de grande envergure pour changer un peu avec les éternels pèlerinages vers Saint-Jacques de Compostelle

                                              Le Limes couvre l'espace entre le Rhin et le Danube (wikipedia)

Date : 01 mai au 31 mai 2019

Longueur Limes : 550 kilomètres

Longueur chemin de randonnée : 637 kilomètres

Début : Rheinbrohl (D)   50°30'11''N      07°19'05''E           58 m

Fin : Eining (D)  48°50'59''N        11°46'15''E          364 m

Pays : Allemagne

Regions : Rhénanie-Palatinat, Hesse, Bade-Wurtemberg, Bavière

1er mai 2019

De Rheinbrohl à Oberbieber

Merci à ma femme qui m'a amené à Rheinbrohl près de Coblence, au début du Limes. Le Limes, mur frontière des Romains contre les peuples "barbares" et aujourd'hui classé au patrimoine mondial de l'Unesco, est le monument le plus long sur le sol européen. Le début du chemin soit le début du Limes est marqué par la réplique d'une tour de guet romaine. Récemment, j'ai déjà traité des Romains en parcourant le chemin d'Ausone (Ausoniusweg), du nom de ce poète latin, long de 123 km, qui relie Bingen à Trèves. Une bonne préparation pour le Limes. Rheinbrohl, une ville située sur les rives du Rhin, est donc le point de départ du sentier. Le musée "Römerwelt" n'est pas encore ouvert, donc j'entame ma route tout de suite. Le chemin monte en pente raide dans la forêt. Après peu de temps j'atteins le sentier didactique du Limes. Ici, il y a beaucoup à apprendre sur les Romains, la construction et le développement du Limes. Palissades, tranchées avec des panneaux d'explications y relatives. Et ça continue de monter raidement. C'est un jour férié et je rencontre de nombreux promeneurs, principalement des familles. Le temps est relativement beau, mais la vue sur le Rhin reste cachée, car il est brumeux jusque dans l'après-midi. Le sentier est bien balisé et passe principalement par des chemins forestiers. En fait, je marche sur la première crête du Westerwald. Enfin, certains villages qui, peut-être à cause du jour férié, semblent abondonnés. À Oberbieber, un quartier de Neuwied, j'ai atteint le bout de mon étape d'aujourd'hui. Ici je passe aussi la nuit.

02 mai 2019

D'Oberbieber à Höhr-Grenzhausen

Dans mon auberge il n'y a pas de petit déjeuner. Mais pas loin de là je découvre une petite boulangerie. Puis je renoue avec le monument le plus long d'Europe. Montée raide dans le magnifique Westerwald. Quelques chevreuils fuient à ma vue. Il faut un œil averti pour localiser la plupart des anciennes tours romaines. S'il n'y avait pas toujours un panneau bien visible avec le numéro courant de la tour, j'en manquerai surement quelques uns, de même pour les tranchées et les remparts. Le moment fort de la journée est le quartier Sayn de la ville de Bendorf, où il y a maintes choses à admirer. Une belle église abbatiale avec un beau cloître, un magnifique château et un château fort romantique. Il y a aussi un jardin de papillons et un parc d'escalade. Maintes fois, les panneaux de signalisation manquent à l'appel dans des endroits importants. Mais pour le reste un beau chemin avec du beau temps aujourd'hui. Mon hôtel est situé à Höhr-Grenzhausen, connue pour son industrie de la céramique. Il y a aussi un institut universitaire technologique de la céramique ici. C'est pourquoi on l'appelle aussi ville de potiers, ("Kannenbäckerstadt").

03 mai 2019

De Höhr-Grenzhausen à Bad Ems

Il pleuvait légèrement cette nuit. Mon hôtel situé au centre-ville est un peu éloigné du sentier du Limes qui passe au sud de la ville. Je décide alors de prendre la piste cyclable du Limes qui traverse la ville. Tout va à la merveille pendant 5 kilomètres, puis les panneaux de signalisation reprennent leurs danses folles. Il me reste 2 options, les deux n'étant pas bonnes, les deux mènant au nord tandis que je dois descendre vers le sud. Alors je me fraye mon propre chemin à travers la brousse à l'aide de mon GPS. Les routes forestières et les sentiers naturels sont à l'ordre du jour, montant souvent raidement. A moins de 10 mètres devant moi, un chevreuil croise mon sentier. Le moment fort de la journée est sans aucun doute la tour Saint-Etienne, une tour romaine. Après Arzbach, le sentier du Limes monte toujours menant au pied de la "Grosse Tête", et la montée supplémentaire vers la tour Saint-Etienne s'avère très difficile. Mais je suis récompensé par une vue phénoménale. Des bancs de repos attendent le randonneur et le parcours du Limes est très bien expliqué ici et aussi clairement visible des hauteurs. Ici, il fait froid et il vente, je redescends donc rapidement au sentier du Limes. Les routes sont maintenant presque rectilignes, ce que je connais déjà du chemin d'Ausone (Ausoniusweg). La descente finale sur Bad Ems est longue et parfois dangereuse. La ville située dans l'étroite vallée de la Lahn est encadrée de flancs boisés jusqu'au fond. Bad Ems est Belle Epoque et Art Nouveau, de magnifiques bâtiments sur les rives de la rivière Lahn. Beaucoup de célébrités sont déjà passées par là et maintenant moi, haha. Le "Kurwaldbahn" gère un dénivelé de 132 mètres sur une longueur de 220 mètres seulement. Avec 78% d'inclinaison, il est l'un des funiculaires les plus raides au monde.

04 mai 2019

De Bad Ems à Holzhausen

La pluie abondante de la nuit et les bourrasques de neige le matin me poussent à prendre le train pour Nassau puis le bus pour Pohl. À Pohl, un petit fort et une tour de guet ont été reconstruits selon les découvertes scientifiques les plus récentes. Je viens tout juste d'arriver quand un groupe de touristes autrichien commence une visite guidée, à laquelle je peux me joindre. M. Albert Perabo, ancien directeur d'école, rend la tournée très intéressante et tout le monde écoute avec enthousiasme. Heureusement, j'ai eu le droit de participer à cette visite du château car j'ai beaucoup appris sur les Romains. Dans la "Dernière taverne avant le Limes" attachée au site, je me régale d'une saucisse romaine, puis je prends congé de toutes ces personnes serviables et gentilles. Merci pour cet accueil sympathique. Maintenant, il fait de nouveau beau et je continue à marcher. Holzhausen an der Haide se trouve à seulement 5 ou 6 km. C'est le lieu de naissance de l'inventeur du moteur à quatre temps Otto. Un grand vilebrequin se dresse devant la maison. Encore quelques pas jusqu'à mon hôtel portant le nom tout à fait adapté de "Römerkastell". La ville abrite aussi un vrai fort romain faisant parti de mon programme de demain.

05 mai 2019

De Holzhausen à Bad Schwalbach

Mon hôtel est situé très proche du Limes, alors je me retrouve rapidement sur le chemin. Par temps ensoleillé mais assez froid, je quitte Holzhausen. Bientôt, le chemin regagne la forêt du Taunus. Soudain, il commence à neiger. Une tempête de neige d'environ 20 minutes, heureusement je découvre à l'endroit même une cabane pour m'abriter. A 300 mètres de là je tombe sur le fort romain de Holzhausen, qui devait être assez grand. Tous les portails existent encore ainsi que quelques murs. Des arbres et des arbustes poussent partout. Je quitte la Rhénanie-Palatinat pour le Hesse. Est-ce-que les oiseaux babillent en hesse ici ou pépient comme partout ailleurs? Un chemin plutôt facile avec peu de montées, très bien marqué à quelques exceptions près. Le temps ensoleillé perdure, mais les températures maximales ne dépassent pas les 5 degrés. Belle vue, encore et toujours. En fait, le chemin pour aujourd'hui se termine à Adolfseck, mais mon hôtel est situé à Bad Schwalbach à environ 3 kilomètres d'ici. Bien sûr, il ya une liaison d'autobus et pendant que j'attends le bus, une grêle froide et désagréable s'abat sur moi. Dans le centre de Bad Schwalbach, il y a une fête avec des voitures et toutes choses autour de la voiture.


06 mai 2019

De Bad Schwalbach à Idstein

Retour en bus vers Adolfseck par assez beau temps. Je monte par des chemins herbeux pour disparaître rapidement dans la forêt. Les chemins sont souvent boueux et c'est difficile d'y marcher à l'aise en raison des profondes rainures des roues de tracteurs avec des accumulations d'eaux. En principe, la signalisation est bonne, mais parfois un panneau manque et ceci toujours à un endroit crucial. À un certain moment, j'ai comme l'impression que le chemin soit beaucoup plus long que prévu aujourd'hui. Peut-être que ce n'est que la consistance du terrain que je n'apprécis pas. De même, il me semble que la voie fait des virées inutiles, ce qui s'avère correct plus tard. Heureusement, il existe de nombreuses aires de repos avec des bancs propres et des vues magnifiques. L'atout d'aujourd'hui est le château "Zugmantel". Juste à côté, une tour de guet et son fossé associé devancé par leur palissade. Je continue tout droit sur une route forestière, puis je traverse une zone industrielle ennuyeuse avant d'arriver à Idstein, ma destination actuelle. Idstein est une ville universitaire médiévale qui ne se trouve pas directement sur le Limes. La vieille ville historique vaut le détour, notamment l'hôtel de ville, la "Schieffe Haus" et la tour des sorcières.

07 mai 2019

D'Idstein à Glashütten

Par temps froid et nuageux, je quitte Idstein. Le chemin passe en partie par des zones d'habitations récentes dont les routes n'existent pas encore sur la carte. A travers de gros engins de chantier bruyants je me fraye mon chemin et après environ 3 kilomètres, je suis de retour sur le Limes. La tour romaine reconstruite de Dasbach est visible de loin. Un joli village, à maintes reprises primé au concours "Notre village doit être beau". Ensuite, le chemin retourne dans la forêt. Eh ben, il y a beaucoup de forêts dans le Hochtaunus. Les sentiers sont parfaitement balisés aujourd'hui. Par endroit cela monte assez raide, mais j'ai moins de problème que hier. En fait, je me sens plutôt bien. Près d'un ruisseau, un héron m'effraye en s'enfuyant avec un rugissement fort et indigné. Plus choquant, cependant, c'est que lorsque je me retrouve sur le parking d'Aldi, Rewe à côté. Imagines un peu, tu sors de la forêt la plus profonde et la plus noire où tu n'as rencontré âme qui vive depuis des heures et puis: la consommation pure ! L'hôtelier me complimente de ma performance sportive et m'offre un café, merci pour cela!

08 mai 2019

De Glashütten à Bad Hombourg (Saalburg)

Il pleut beaucoup. Pas question de marcher sous cette pluie torrentielle, je ne vais quand même pas me torturer à ce point. Sans importance, il me reste plein de choses à faire. Pour commencer je prends un bus pour Königstein, puis un autre pour Bad Hombourg. Ainsi je rate la soi-disante étape royale sur le grand Feldberg, avec ses 878 mètres, mais que diable! Ma chambre chez une famille italienne n'est pas encore prête. Je dépose mon sac à dos chez eux et ainsi allégé je parcours les 6 kilomètres qui me séparent de Saalburg en bus. Placé exactement sur le Limes un grand fort romain avec musée et taverne se dressent ici. Il y a beaucoup à voir et à faire. Au contraire de Pohl, cependant, tout est encadré de vitres. Le tout est fort intéressant et si bien expliqué que l'on peut parfaitement s'imaginer la vie d'un Romain. On peut passer des heures entières ici. En outre, il y a la possibilité de se régaler à la romaine dans la taverne attenante. Ma gourmandise est tout de suite éveillé par le plat romain. Un plat composé d'une saucisse paysanne, une sorte de saucisse aux épices romaines, de champignons caramélisés au miel, d'olives, de jambon cru et d'un fromage romain. Servi avec du pain romain chaud. Très savoureux le tout, même s'il me semble bien que les anciens Romains l'ont dégusté moins copieux. Dans la soirée, je visite la belle ville de Bad Hombourg, malheureusement toujours sous une pluie battante.

09 mai 2019

Jour de repos (à cause de la pluie) à Bad Hombourg

Je vais y aller doucement aujourd'hui. Il pleut de nouveau et c'est difficile d'imaginer que ce sera mieux demain. Je me dirige vers la gare pour me renseigner comment rejoindre au mieux le Limes demain. Ensuite, je me promène en ville, bien protégé par mon parapluie et je déguste un jus d'orange frais dans une galerie marchande. J'en ai marre de cette pluie éternelle maintenant, je regagne ma chambre et me repose pour demain. En début de soirée, oh merveille, le soleil réapparaît, donc il existe toujours. Je me précipite alors dehors pour faire le tour des parcs urbains.

10 mai 2019

De Saalburg (Bad Hombourg) à Butzbach

De Bad Hombourg je rejoins le chemin du Limes en quelques minutes en train. A moins de 30 mètres de la gare de Saalburg-Lochmühle je retrouve le chemin, humide, vaseux et sale de la pluie. Au début il mène tout droit à travers la forêt, en montée constante. A vraie dire il n'y a pas grand chose à signaler à part que les chemins sont balisés à merveille aujourd'hui. Il est quand même bon à savoir que je suis toujours sur le bon chemin à travers cette sombre forêt. L'ancien fort de Kapersburg est l'une des installations militaires romaines les mieux conservées sur le Limes. Peu de temps après au lieu dit au "Gaulskopf", la plus grande tour réplique de tout le Limes émerge de nulle part. Ses dimensions sont impressionnantes et lorsque vous l'escaladez, vous profitez d'une vue formidable. A partir de maintenant la descente est constante, je quitte le Taunus et donc la forêt. En raison du manque cruel de possibilités de logement, je prends le bus à Ziegenberg en direction de Bad Nauheim puis je prends le train pour Butzbach. En fin de journée, je me retrouve donc à Butzbach, la perle de la Wetterau. Dans le centre-ville se trouve l'une des plus belles places de marchés d'Allemagne. En effet, de belles maisons à colombages, les unes plus belles que les autres. De nombreux restaurants et cafés vous invitent à vous attarder. Ici, j'ai prévu 2 nuits parce que pour demain ils ont encore annoncé de la forte pluie. Après la situation devrait s'améliorer, si tout va bien!

11 mai 2019

Butzbach (jour de repos à cause de la pluie)

Petit déjeuner somptueux et tardif en ce jour pluvieux. Je crois qu'aujourd'hui c'est le jour du marché à Butzbach. En tout cas, quelques étales sont installés et, en raison des prochaines élections européennes, des représentants des différents partis sont sur place. Par pur ennui et pour faire passer le temps je visite quelques magasins. Un kebab pour le déjeuner puis une sieste dans le lit d'hôtel sec. J'essaie de réserver des chambres pour les prochains jours, ce qui s'avère assez difficile. Les foires de Francfort rayonnent jusqu'à 30 voire 40 kilomètres en ce qui concerne les réservations de chambres. Demain j'atteindrai le point le plus au nord du Limes. Le soir, je quitte mon refuge douillet pour aller manger chez un italien proche. Enfin, la pluie cesse.

12 mai 2019

De Butzbach à Hungen

Le temps est à nouveau de partie. Pendant longtemps le chemin mène tout droit vers la tour romaine de Pohlheim. Elle offre un très beau motif de photo surtout avec ses palissades construites en amont. Bientôt, j'atteins le point le plus septentrional du Limes. Il est situé près d'une ferme nommée tout simplement "Limeshof". Je continue à travers la Wetterau, peu de forêt aujourd'hui et un paysage plutôt plat. La Wetterau est une zone située approximativement entre le Taunus à l'ouest, le Vogelsberg au nord-est et le Spessart au sud-est. Beaucoup de champs de céréales ici servaient déjà à l'époque romaine pour fournir de la nourriture aux soldats. Je traverse Birklar et Bettenhausen et ensuite, en zigzaguant à travers les champs vers Hungen. Une large plaine où on distingue à peine les chemins et la signalisation manque cruellement. De toute façon la signalisation est médiocre aujourd'hui. Sauf que j'avance constamment le long du Limes, il y a très peu de romain à signaler aujourd'hui.

13 mai 2019

De Hungen à Staden

Formidablement bien dormi à l'hôtel "Am Markt" et puis un petit-déjeuner fantastique, tout frais et invitant. Je ne suis pas de ceux qui font de la publicité pour quelqu'un ou quelque chose, mais mérité c'est mérité. Un sentier le long de la route principale sort de Hungen en direction d'Inheiden. Ici, au lac Trais-Horloffer commence un beau sentier de randonnée. Le lac, un étang de carrière créé par l'exploitation de lignite, a été converti en une zone de loisirs dans les années 1960. Le chemin passe maintenant à travers des pâturages, des champs et des vergers, le long d'une voie ferrée non électrifiée. Je suis en bonne forme aujourd'hui. À Bingenheim, c'est l'heure du café et un magasin d'aliments naturels tombe à pic. Puis de nouveau des routes forestières et plus tard le long de la lisière de la forêt. A plusieurs reprises ces chemins ne mènent nulle part et je dois revenir sur mes pas ou bien trouver mon propre chemin. La signalisation est aujourd'hui plutôt rare, pour ne pas dire inexistante. Staden, ma destination, abrite le château d'Ysenburg et mon hôtel du même nom. Bien que j'ai déniché une chambre ici, il n'y a rien à manger, c'est le jour de repos de l'hôtel. Heureusement, j'ai encore des provisions. J'espère avancer plus vite maintenant, car le chemin va maintenant droit vers le sud ou plutôt sud-est.

14 mai 2019

De Staden à Erlensee

Un copieux petit-déjeuner dans le magnifique hôtel "Schloss Ysenburg" et je continue le long du Limes. Sous un soleil radieux, je traverse de charmants villages aux maisons à colombages, Stammheim, Altenstadt, où j'achète un petit truc pour le déjeuner dans un petit supermarché. Pendant un certain temps le chemin longe une route principale très fréquentée avant de pénétrer dans la forêt ombragée pour un moment. Je rencontre 2 hommes en train de peindre des troncs d'arbres en blanc. Je les demande ce que cela signifie. C'est tout simple disent-ils, dans toute notre région, nous peignons un ou plusieurs troncs d'arbres en blanc tout les quelques centaines de mètres, pour remplacer la signalisation qui fait souvent défaut. Et c'est visible de loin puisque le blanc est appliqué jusqu'à environ 3 mètres de haut. En outre, la couleur blanche rappelle les palissades romaines, toutes peintes en blanc. Je pense que c'est une idée ingénieuse et j'espère que d'autres régions y prendront exemple. Peu de temps après, je rencontre une femme qui se promène avec son chien, elle me raconte beaucoup sur sa région et veut évidemment tout savoir sur mes randonnées. Bientôt, j'atteins la très réussie réplique d'une tour de guet, plus tard le chêne Drusus, qui a quelques centaines d'années à son actif. Ici, je fais une pause aux abords du Limes, qui continue tout droit sur l'asphalte le long de champs et de lisières des forêts. Le soleil pèse maintenant et les endroits ombragés sont rares. Passant par Neuberg et Ravolzhausen, j'arrive à Erlensee.

15 mai 2019

D'Erlensee à Seligenstadt

Six heures et demie du matin et je pars sans petit-déjeuner. Le soleil est à l'appel même s'il fait encore frais. À la sortie d'Erlensee, une véritable surprise, les fondations bien conservées d'un fort romain et, juste à côté d'un bain romain dont les chambres sont clairement reconnaissables. C'est le castel de Rückingen, qui nous facilite d'imaginer comment c'était chez les vieux romains. Immédiatement après, un nouveau pont, encore en construction, sur le Kinzig, une petite rivière qui se jette à Hanau dans le Main. Malheureusement, je ne parviens pas à voir le lac d'"Erlensee", des buissons abondants obstruent complètement la vue. Je traverse une forêt marécageuse qui fait partie d'une réserve naturelle. Mais le calme est bientôt perturbé par des bruits forts. Je pense à un aéroport, mais c'est une jonction d'autoroute en-dessus de laquelle traverse le chemin. Néanmoins, le chemin est agréable à parcourir, d'autant plus que je peux observer des écureuils de temps en temps. A Großkrotzenburg, j'arrive au Main et j'espère pouvoir prendre un café. En vain, il n'y a rien ici. Après avoir longé une énorme centrale à charbon jusqu'à l'écluse sur laquelle passe un pont piétonnier sur le Main, j'arrive, comment pourrait-il en être autrement, à Kleinkrotzenburg. Et encore il n'y a rien à boire. Tous ces jolis villages sont morts, pas âme qui bouge. Maintenant, je marche pendant environ 6 kilomètres le long du Main jusqu'à mon arrivée à Seligenstadt. Une vieille ville historique qui vaut le détour et qui montre toute sa splendeur sous un soleil radieux. Il y a plein de choses à voir ici. L'ancienne abbaye bénédictine, la basilique d'Einhard et nombreux autres bâtiments anciens. Les habitants doivent adorer vivre ici, comme on peut le deviner grâce aux somptueuses décorations florales et les décorations soignées de leurs maisons. Voici une qualité de vie excellente. Tout étonné, je me rends compte qu'à partir d'ici commence le Limes «humide». Le Main forme une frontière naturelle sur 52 kilomètres. Je l'ignorais, je me suis probablement mal préparé. En conséquence, demain, je prendrai un bus et un train via Aschaffenbourg pour me rendre à Miltenberg, où le Limes "sec" se poursuivra.

16 mai 2019

De Seligenstadt à Miltenberg

Parce que le Main forme maintenant le soi-disant "Limes humide", je me rends en train et en bus à Miltenberg. Cela semble long, mais ce n'est pas le cas et contribue à compenser les deux jours perdus sous la pluie torrentielle persistante. À Miltenberg, je reprendrai le Limes "sec". Pour le reste de la journée c'est le repos dans cette jolie petite ville qui a beaucoup à offrir. C'est une ville médiévale avec de nombreuses maisons à colombages bien entretenues, les unes plus belles que les autres. Une maison cependant les domine toutes, l'Hôtel "Riese". Sur sa façade, un panneau peint rappelle qu'il s'agit de la plus ancienne auberge connue en Allemagne. Les magasins, les restaurants et les cafés alternent. Le long du Main mène une promenade. Les navires d'excursion attendent les clients, qui ne manquent pas. Les bus qui arrivent constamment recrachent des touristes qui s'étalent ensuite partout dans la ville. Miltenberg est siège de district, situé en Bavière (Basse-Franconie) et compte environ 10.000 habitants. A voir la "Mildenburg", l'ancien hôtel de ville, la porte de Würzburg, la porte de Mayence, l'église Saint-Jacques et bien plus encore. Le soir il recommence à pleuvoir légèrement.

17 mai 2019

De Miltenberg à Walldürn

Le ciel est nuageux et mon chemin mène immédiatement et extrêmement escarpé en pleine forêt. A intervalles réguliers, il y a des panneaux informants sur les us et coutumes romaines, la vie des soldats ou même la nourriture et les boissons. Peut-être que ça sert aussi à rendre le chemin plutôt ennuyeux et épuisant plus intéressant. Je n'ai pas vu d'animaux, mais le chant des oiseaux dans la forêt dense est joliment enivrant. Wenschdorf, le premier village sur le chemin, après la grande montée est un très beau bourg, toutes les rues étant encore pavées, ce qui laisse une impression durable. Malheureusement, les quelques auberges sont fermées, comme presque partout, vraiment dommage. Après une escalade si fatigante et trempante on aimerait quand même boire ou manger un petit truc. Je continue à travers la forêt par des sentiers boueux, ici et là, l'hypothèse d'un fort, pas plus. Le Limes quitte maintenant la Hesse et mène au Bade-Wurtemberg. Je me trouve maintenant à Reinhardsachsen, un autre village tranquille bien situé près d'un jolie ruisseau et dans un trou radio-émetteur. Puis, encore la forêt, et toujours en montée. Les informations sur le Limes ne manquent pas aujourd'hui, et la signalisation est parfaite. Puis le chemin passe par une petite zone industrielle avant d'arriver au lieu de pèlerinage de Walldürn. La petite ville se situe dans le district de Neckar-Odenwald et est connue pour le pèlerinage vers le miracle sanglant de Walldürn. L'église Saint-Georges fut élevée en basilique en 1962 par le pape Jean XXIII. Soudain un orage violent dans la soirée fournit la distraction.

18 mai 2019

De Walldürn à Osterburken

La tempête de la nuit dernière a purifié l'air. Je reviens très vite sur mon chemin. Au début des routes asphaltées avec très peu de circulation et à travers des paysages très agréables, des champs de colza brillent sous le soleil éclatant. On sent que le temps se réchauffe enfin. En entrant dans la forêt, je vois immédiatement ce que la pluie torrentielle d'hier a encore fait. Certains endroits sont presque impraticables, parfois un arbre tombé encombre le chemin. Des chemins forestiers et des sentiers à peine visibles dans l'herbe s'alternent. La signalisation n'est pas si mauvaise aujourd'hui. Le chemin va en zigzaguant, des angles tout droits pour changer de direction, ce qui me rappelle le chemin d'Ausone (Ausoniusweg) de Bingen à Trèves. Après environ 10 kilomètres, j'enlève la veste et mets la casquette car il commence à chauffer maintenant. Les seuls villages le long du chemin sont Rinschheim et Bofsheim. Pas moins de 4 ponts traversent le Rimschbach, beau à voir. Ensuite, je reviens à la forêt jusqu'à Osterburken. Cette ville est un nœud ferroviaire, une grande gare, malheureusement fermée au profit des automates à billets. Ici se trouve un double fort et un musée romain. Dommage, je n'ai pas l'occasion de les visiter car un nouvel orage se déclare et mon hôtel se trouve à l'autre bout de la ville. Cela me semble une corvée supplémentaire après 25 kilomètres de raides montées sans fin, cela me suffit pour aujourd'hui. C'était mal planifié de ma part.

19 mai 2019

D'Osterburken à Sindringen

Il fait beau et je pars déjà sans veste, tellement il fait chaud. Au bout d'un quart d'heure, le premier point fort est la réplique d'une tour romaine en pleine splendeur, visible de loin. Plusieurs pancartes expliquent le Limes, ses différentes phases de construction sont bien illustrées. Le chemin tourne vers la forêt. J'aime bien être dans la forêt, mais actuellement les chemins forestiers sont partiellement impraticables à cause des orages quotidiens. D'ailleurs les sentiers herbeux ne valent pas mieux, car si l'herbe est à hauteur de genou, ce qui est presque toujours le cas, on est mouillé en 2 minutes jusqu'à la ceinture, même lorsque le soleil brille. Après la première grande forêt, le chemin passe sous l'autoroute A 81 (Stuttgart-Heilbronn). Viennent maintenant des champs de colza et de blé. Beaucoup de chevreuils et d'innombrables lièvres m'ont fait peur aujourd'hui, ou moi à eux. Suit encore une grande forêt. Le premier village après est Rappen, puis après seulement 3 kilomètres Jagsthausen. La ville est connue pour son château fort "Götzenburg", où résidait le très célèbre Götz von Berlichingen. En outre, Jagsthausen est situé sur le Jagst, un affluent du Neckar. Maintenant, il fait vraiment chaud et le chemin repart en hauteur avant de redescendre vers Sindringen, mon objectif pour cette journée. Beaucoup de gens sont dans les rues de ce petit village à cause d'un marché d'art. Des poteries de toutes sortes sont proposées ici. Frites et saucisses sont également au programme. Il y a aussi une rivière ici, à savoir le Kocher, un autre affluent du Neckar.

20 mai 2019

De Sindringen à Murrhardt (bus et train)

A cause du mauvais temps, j'ai annulé la marche à pied pour aujourd'hui et demain. Je me déplace en bus et en train. D'abord en bus jusqu'à Öhringen, puis en train jusqu'à Murrhardt. Cette ville est située sur la ligne de partage des eaux Méditerranée / Atlantique, compte environ 14.000 habitants et est située au cœur de la forêt souabe-franconienne. La Murr, un affluent droit du Neckar de 51 km de long, traverse la ville. Aujourd'hui, je reçois une visite de Stuttgart. Une amie pèlerine de longue date, Uschi et son chien Ruby sont arrivées en train en provenance de Stuttgart. Sous une pluie battante, nous courons au restaurant portant le nom bien approprié "Zur Sonne". Uschi m'a ramené un gros morceau de gâteau marbré fait maison. Merci pour ce délice! Avant leur départ, nous nous promenons dans la ville et le parc malgré la pluie. Le temps dure, le mauvais. Et pour demain ils annoncent encore du pire.

21 mai 2019

De Murrhardt à Welzheim (Bus)

Après une nuit dans une résidence pour personnes âgées (!), je me dirige vers la gare. Il pleut encore plus qu'hier. Le niveau d'eau de la rivière Murr est considérablement plus élevé et les eaux coulent beaucoup plus vite, ce qui laisse supposer qu'il y aura des inondations dans de nombreux endroits aujourd'hui. À la gare, je prends un bus pour Backnang. Là, il me faudrait changer de bus, mais je n'y arrive pas puisque je ne trouve tout simplement pas le bon arrêt. Sous une pluie battante, je me dirige donc vers la gare et j'achète un billet de train à 4 € 20 au distributeur pour aller à Waiblingen. Arrivé sur le quai, une annonce au haut-parleur. Aujourd'hui, tous les trains à destination de Waiblingen sont annulés, à cause de ... je n'ai pas compris. Je soupçonne à cause des inondations. Où récupérer mon argent maintenant? De la machine ? N'importe ! Mais la question se pose quand-même. Et maintenant, que dois-je faire? Le taxi est trop cher alors un autre bus ? A la gare routière, je trouve enfin l'arrêt que je n'avais pas réussi à trouver tantôt. Enfin arrivé à Welzheim je peux heureusement gagner ma chambre immédiatement. Rien ne va plus pour aujourd'hui et la pluie ne s'arrête pas. Mais cela ne peut que s'améliorer.

22 mai 2019

De Welzheim à Schwäbisch-Gmünd

Il a cessé de pleuvoir. Dès le début de mon chemin un véritable moment fort m'attend, le château fort de Welzheim. Une réplique réussie du portail et à l'intérieur des statues et des reliefs du fort. Impressionnant le tout. J'entre dans la forêt qui est humide et boueuse à cause de la pluie abondante, mais la signalisation est bonne. Après avoir quitté la forêt, le chemin mène à travers un parcours de golf où l'on s'applique à tondre le gazon. Après le Haghof, le chemin longe la route principale pour un moment. C'est également l'extrémité sud de la longue droite de 81 km du Limes. A partir d'ici, le Limes tourne vers l'est. Pfahlbronn est le premier grand village, puis de nouveau la forêt. Une affaire boueuse, des sentiers étroits et envahis par la végétation, des rochers, de l'herbe et des racines d'arbres. Près du monastère de Lorch il y a une autre tour romaine, reconstruite en bois avec des panneaux explicatifs sur le Limes. Ici je fais une pause. Maintenant le chemin continue sur des routes forestières agréables avant de redevenir difficile. Bientôt, le sentier redevient à nouveau très étroit et surtout très raide, mais avec une signalisation exemplaire. Le chemin est maintenant presque impraticable, même pour les randonneurs expérimentés. Je viens de passer le point le plus au sud du chemin de randonnée du Limes. Encore une bonne heure et j'arrive enfin à Schwäbisch Gmünd. La ville est située sur la Rems, un autre affluent du Neckar. Dans la vieille ville, je me permets une bière sur une terrasse puisque le soleil est enfin de retour. Ici il y a beaucoup de curiosités à admirer. Surtout la cathédrale, la mairie baroque, la fontaine de Marie et de nombreuses jolies maisons à colombages.

23 mai 2019

De Schwäbisch Gmünd à Treppach

Rapidement je suis hors de la ville et regagne la forêt, pour une courte période le chemin est extrêmement raide. Ensuite, il redevient plat, longeant tout d'abord une immense zone industrielle par un agréable sentier forestier à côté de la route. Herlikofen et Böbingen sont les premiers villages, calmes, peut-être trop calmes. Böbingen est divisé par la petite rivière Rems et possède une gare. Puis les champs et forêts alternent. Partout il y a des panneaux qui préviennent des processionnaires du chêne, une sorte de chenilles dont les épines très fines peuvent provoquer des allergies chez de nombreuses personnes. Suit maintenant un chemin plutôt ennuyeux autour du Kölbenberg (552m), une longue montée constante qui fait mal. Une fois au sommet, il est agréable de rejoindre Hammerstadt, puis Treppach qui fait parti de Aalen. Il n'y avait pas grand chose à voir du Limes aujourd'hui sur ce très long chemin de 32 kilomètres, par contre beaucoup d'asphalte aujourd'hui.

24 mai 2019

De Treppach à Röhlingen

Une journée merveilleuse pour la randonnée, pas besoin de veste. Immédiatement, je me retrouve sur le chemin du Limes, qui est aujourd'hui très agréable à marcher. Peu de bois, mais de vastes champs à travers lesquels le Limes mène à Hüttlingen. En contournant le grand village j'ai une vue magnifique sur le château fort "Marienburg" de Niederalfingen. Après avoir traversé le Kocher, un affluent du Neckar, je déguste un cappuccino dans un petit supermarché avant de continuer à travers des zones résidentielles attrayantes. Après un sentier ombragé à la lisière du bois et avant d'arriver à Rainau, une belle tour de guet, évidemment reconstruite et à moins de 50 mètres de là, le "mur du diable", ouvrage d'un mètre de large et de 3 mètres de haut, symbolisant le mur du Limes. Maintenant le chemin passe par des prairies et bientôt j'aperçois une grande construction en verre. C'est le portail du Limes de Dalkingen, une magnifique restauration d'un portail romain, protégé des intempéries sous ce temple de verre. À l'occasion de la visite de l'empereur Caracalla en l'an 213 de notre ère, un magnifique arc de triomphe fut élevé devant le mur. Je continue sur des chemins de terre et passe bientôt sous l'autoroute A7, qui est la plus longue autoroute d'Allemagne, avec près de 1.000 kilomètres. Maintenant, il fait de nouveau très chaud et sans ombre aucun je me dirige vers Röhlingen, ma destination du jour.

25 mai 2019

De Röhlingen à Mönchsroth

Eh ben, aujourd'hui ce sera enfin la Bavière ! Et d'un pas rapide, car pour les environs de midi ils ont encore annoncés des orages. Je vais donc parcourir les 20 kilomètres en moins de 4 heures. La route d'aujourd'hui est à 90% asphaltée, mais agréable à marcher, avec peu de montées et de descentes, idéale pour une étape rapide. Pfahlheim, puis Halheim, et son château du même nom où il fait bien se reposer. En fait, à part d'une vaste zone carrée entourée d'arbres et d'arbustes, le gazon au milieu fraîchement tondu il n'y a rien à voir. Mais un modèle montre à quoi cela ressemblait probablement, c'est donc facile à imaginer. Je descends à travers un pré fleuri jusqu'à Dambach. Ne restent plus que quelques pas et je me retrouve dans l'"État libre de Bavière". Ma destination est Mönchsroth. J'atteins mon hôtel avant midi et exceptionnellement je mange ici dans le jardin en plein air, parce que c'est tellement beau et encore si tôt. Ensuite, j'emménage dans ma chambre avec balcon et rédige mon rapport. Au moment même où j'écris ces lignes, il commence à pleuvoir et le tonnerre et la foudre ne tardent pas. Heureusement je suis au sec et en sécurité.

26 mai 2019

De Mönchsroth à Ehingen

En sortant de l'hôtel, il fait déjà chaud. L'endroit est un peu à l'écart, mais fortement recommandable à cause du manque d'hébergements ailleurs. Le chemin se trouve à 2 km. Je longe plusieurs petits étangs où cygnes, foulques et grenouilles se disputent le droit au bruit le plus fort. Quelques centaines de mètres plus loin se trouve une tour en pierres, reconstruite, mais seulement la partie basse. Ensuite, le chemin continue par de belles routes forestières ombragées, toujours tout droit. À Wilburgstetten, le long de deux autres étangs, puis un peu après avoir passé la Neuölmühle de nouveau des chemins forestiers. Maintenant, les chemins se rétrécissent, envahis par la végétation. À Weiltingen, je me repose sur la terrasse d'une auberge, juste en face d'un nid de cigogne niché en haut du clocher de l'église. Et maintenant le point fort de la journée, le parc romain de Ruffenhofen. Dans le château de Ruffenhofen, il y avait probablement des cohortes de mille soldats et des unités de cinq cents cavaliers en alternance. Le site existait du début du 2ème siècle après JC. jusqu'à l'abandon du Limes. Le musée attenant, le "Limeseum", mérite absolument le détour. Prévoyez au moins 2 heures, 4 heures pour l'ensemble du terrain avec le parc. Il me reste encore 8 kilomètres avant la fin de mon étape à Ehingen. Passant au-dessus de la Wörnitz, affluent du Danube de 130 km, j'arrive à Wittelshofen, puis Untermichelbach. Suit à nouveau une très longue ligne droite, d'abord le long des champs, puis un chemin forestier. Toujours le Hesselberg en vue, avec 689 m d'altitude, le point culminant de la Franconie centrale.

27 mai 2019

D'Ehingen à Gunzenhausen

Le soleil brille et il fait déjà assez chaud. La sortie d'Ehingen se fait rapidement et via Dambach je regagne le chemin du Limes. Après l'étang de Kreut, je passe de nouveau en forêt jusqu'au lac de Dennenloh, que je longe sur son côté est. Ensuite une partie plus longue sans ombre sur l'asphalte, passant par Großlellenfeld puis Kleinlellenfeld, et de nouveau la forêt pour changer un peu. Un serpent croise mon chemin, plus tard un chevreuil. Le dernier morceau consiste en une très longue ligne droite, sans le moindre bout d'ombre entre champs et prairies. En outre, le chemin va également en zigzague, sans raison apparente, si ce n'est que pour le prolonger inutilement. J'arrive à Gunzenhausen en traversant l'Altmühl, un affluent du Danube de 227 kilomètres. Le lac de barrage d'Altmühl et le Grand Brombachsee sont également très proche puisque nous sommes ici dans la région des lacs de Franconie. Gunzenhausen est une jolie ville avec de beaux bâtiments tel que le Färberturm et la place du marché historique, où se groupent également restaurants, glaciers et magasins.

28 mai 2019

De Gunzenhausen à Titting (train et taxi)

A cause de la pluie abondante annoncée, je prends le train à Gunzenhausen. Trois stations pour Pleinfeld, puis changement de train, deux arrêts pour Weissenburg. Une ville d'environ 20.000 habitants qui a beaucoup à offrir. Le château Biriciana a été partiellement reconstruit sous direction scientifique. La porte nord-est est particulièrement impressionnante. Dans la vieille ville le musée romain est un must. Prévoyez au moins 2 heures, à ne pas manquer, ça vaut le coup. Le siège du district est également connu pour la Wülzburg, une forteresse des Hohenzollern, mais pour moi c'est trop éloigné de la ville. La porte d'Ellingen, bien conservée, et toute la vieille ville sont classés monuments historiques. Une place de marché avec des maisons à colombages et des maisons de maîtres baroques, des magasins et des restaurants font de cette ville un véritable bijoux. Mais je dois poursuivre. Ma destination pour la journée est Titting dans la vallée de l'Anlauter. Cependant, je dois recourir à un taxi pour m'y rendre. D'ailleurs, c'est évoqué dans mon petit livret, qu'il n'y a pas autre moyen à cause du manque d'hébergements sur place et la non-existence d'un accès aux transports en commun. Il n'a pas plu autant que prévu, un petit crachat en fin de matinée, devenant plus intense à partir de 15 heures. Markt Titting est une station thermale jouissant d'une nature intacte dans un paysage magnifique. Particulièrement charmant et attrayant le coin où la petite rivière Anlauter embrasse l'église Saint-Martin.

29 mai 2019

De Titting à Kipfenberg

Titting est situé dans la vallée de l'Anlauter, ce qui signifie que je dois remonter. Tout d'abord, dieu merci, la pluie annoncée ne vient pas. Arrivé sur le plateau, j' aperçois de loin une carrière impressionnante et je passe de près une usine à marbre. Le premier village Erkertshofen offre déjà une attraction, une tour romaine reconstruite avec succès. Bientôt, le chemin regagne la forêt, la signalisation est exemplaire aujourd'hui. Dans ma brochure, l'étape d'aujourd'hui est décrite comme facile, mais nous en sommes loin, je pense. Cela va en zigzaguant avec deux montées si raide que je me demande si une famille avec des enfants y parviendrai. Les passages escarpés seraient peut-être encore possibles, mais gros cailloux et racines d'arbres bloquent partiellement le passage. S'il avait plu, inimaginable comment passer par là. En plus, le smartphone n'a pas de réseau, si quelque chose m'arrive maintenant, je suis seul, il n'y a pas âme qui vive ici. Puis vient un morceau agréable à parcourir, passant par Hegelohe et Hirnstetten avant de retourner dans les bois. A ce sujet, il faut préciser que quiconque n'aime pas les forêts devrait rester à l'écart de ce chemin. Hors des bois et puis, après le village de Pfahldorf, retour dans la forêt, au bout de laquelle une tour romaine en bois et une palissade m'attendent: Kipfenberg se trouve devant moi dominé par le château Kipfenberg surplombant le village. Markt Kipfenberg n'est pas très grand, mais compte plusieurs pensions et boulangeries avec terrasses entourant la place du marché. Ici, je peux passer un moment agréable.

30 mai 2019

De Kipfenberg à Altmannstein

Le soleil brille déjà à six heures et demie lorsque je me retrouve en vain dans la salle du petit-déjeuner. Rien ne bouge encore ici, probablement la propriétaire n'avait pas songé au jour férié d'aujourd'hui (Ascension), le petit-déjeuner ayant lieu une heure plus tard les fériés et dimanches. Dès le début, le chemin se dirige en serpentines vers la forêt, passant devant le musée romain et bavarois et le château Kipfenberg, propriété privée et habitée. Bientôt je me retrouve au centre géographique de la Bavière, bon à savoir. Le "Hêtre du Limes" dont l'âge est estimé entre 350 et 500 ans offre un lieu de repos agréable. Denkendorf et son parc industriel moderne avec les enseignes bien connues et globalement identiques, quel bel avenir ! Ensuite, le chemin mène à Zandt passant sous l'A9. Puis une piste cyclable merveilleuse, apparemment sans fin. Un chemin large et facile à parcourir à travers une grande forêt, parfois une plaine avec des prairies, magnifique pour l'œil. Dix kilomètres certainement. À Sandersdorf c'est la fête au village, avec un grand chapiteau et de la musique bavaroise que j'entends déjà de loin. Neuenhinzenhausen, puis Altmannstein, ma destination de l'avant dernière étape.

31 mai 2019

D'Altmannstein à Eining

Aujourd'hui c'est la dernière étape et une courte en prime. Près de l'hôtel, un sentier forestier, au début très raide, plutôt plat une fois arrivé en haut puis redescendant doucement. Le chemin du Limes est aujourd'hui identique au Chemin de Saint-Jacques, d'où les deux signalisations. Environ 3 km à travers la forêt, puis entre prairies et champs, traversant le petit village de Hagenhill, puis tout droit, presque jusqu'au bout. Des chemins de campagne et des chemins herbeux, parfois à peine reconnaissables parce que l'herbe est si haute. De nombreux champs de houblon bordent le chemin. Il me reste un dernier bout de forêt avant l'arrivée. Sur les 3 derniers kilomètres les chemins ainsi que la signalisation se perdent. Donc, je me décide pour une alternative par des chemins ruraux menant à Hienheim. Normalement, j'aurais pris ici le ferry pour traverser le Danube jusqu'à Eining, la fin du Limes. En raison des crues, le ferry est hors service. Ma femme, arrivée hier en voiture, m'attend déjà sur les rives du Danube. Ensemble, nous traversons Neustadt/Danube, Bad Gögging et Sittling pour arriver enfin à Eining. Quel détour pour remplacer le ferry ! Sur la rive opposée, nous dégustons un poisson du Danube fumé directement au quai du traversier sur le Danube. Pour finir nous visitons l'immense château romain "Abusina" Le Limes se termine ici. À partir de maintenant, le Danube est le Limes. Je pense que j'ai besoin d'un peu de distance du Limes, nous nous dirigeons maintenant vers Ratisbonne. Je vais me déguiser en touriste avec ces vêtements merveilleusement frais que mon épouse a ramenés. Nous resterons deux jours avant de rentrer définitivement chez nous le dimanche. Je garderai un tas de beaux souvenirs de ce chemin qui n'était pas un des plus faciles.